Vertières 2025 : Le cri de la Jeunesse capoise qui réveille la Nation

À l’occasion du 222 ème anniversaire de la Bataille de Vertières, un Congrès Patriotique de la Jeunesse Christophienne,s'est tenu les 17 et 18 novembre 2025, au Cap-Haïtien, où une certitude s’impose : la jeunesse haïtienne refuse désormais d'être spectatrice du naufrage national. Inspirée par l’héritage de Vertières, elle réclame sa place, sa dignité, son avenir.

Deux 222 ans après la bataille qui scella la liberté de la nation, les jeunes d’Haïti se dressent comme les défenseurs les plus actifs et les bâtisseurs les plus imaginatifs de la démocratie et de l’État de droit. Ils demandent non pas l’indifférence, mais la reconnaissance, la protection et un réel soutien. 

« Lorsque l’on fait confiance aux jeunes, la démocratie se renforce », affirment les organisateurs dudit Congrès Et ce message résonne aujourd’hui comme un cri d’alerte et d’espérance.

Dans un pays brisé par l’insécurité, l’absence d’institutions légitimes et l’effondrement de la confiance citoyenne, Ayiti Nou Vle Viv rappelle que la démocratie ne survivra que si les jeunes en deviennent les architectes. Ils ne sont pas des menaces pour l’ordre établi mais des partenaires indispensables à la résilience démocratique, des porteurs d’idées neuves, des voix capables de réinventer l’avenir.

Ce 18 novembre a servi de prétexte : renouer avec la dignité bafouée de nos ancêtres et appeler à un véritable consensus politique. La refondation de l’État haïtien n’est plus une option ; elle est une urgence nationale. Car l’Haïti d’aujourd’hui ne ressemble plus aux idéaux de Vertières. Trop de sang a coulé. Trop de vies ont été brisées. Trop de promesses n’ont jamais dépassé les discours, scandent les jeunes

Après deux années de transition chaotique, la situation du pays, loin de s’améliorer, s’est aggravée : insécurité croissante, paralysie institutionnelle, absence de progrès électoraux, divergences internes au sein du CPT. Aucun citoyen ne fait confiance à la classe dirigeante. Ni vision, ni projet, seulement improvisation, indifférence et légèreté.

Face à cet échec, les jeunes appellent à rebattre les cartes, à redéfinir une direction où chaque Haïtien, chaque jeune homme, chaque jeune femme trouve sa place. Il faut relever le pays, reconstruire la société, repenser la nation. Haïti n’est pas un pays en guerre, mais elle vit comme un pays ravagé. Seul un projet politique guidé par l’intérêt collectif pourra restaurer l’espérance et offrir à chaque citoyen les conditions de son épanouissement.

L’esprit de Vertières plane encore sur nous. Il nous rappelle que la liberté n’est jamais acquise, qu’elle se conquiert, qu’elle se protège, qu’elle se transmet. La jeunesse parle. la jeunesse se lève. Et si le pays écoute enfin, Haïti pourra recommencer à vivre.

Yves Paul Léandre