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Discours de M. Laurent SAINT-CYR comme nouveau coordonnateur du CPT

  • Photo du rédacteur: Radio Voix des archanges
    Radio Voix des archanges
  • 8 août
  • 9 min de lecture

Peuple haïtien,


Aujourd’hui, c’est avec beaucoup d’humilité, de détermination et un profond sens patriotique que j’accepte la lourde responsabilité de coordonner le Conseil Présidentiel de Transition.

Notre pays traverse l’une des plus grandes crises de toute son histoire. La vie et l’avenir de plus de 12 millions d’hommes et de femmes, de jeunes et moins jeunes dépendent des décisions que nous devons prendre ensemble, dans les jours et semaines à venir.

L’heure est grave. Ce n’est plus le moment des beaux discours. Il est temps d’agir !

Trop de sang a coulé. On a perdu trop de temps. Il est temps d’unir nos forces pour offrir au peuple les résultats qu’il attend.

Permettez-moi d’abord de saluer les efforts des anciens coordonnateurs, Edgard, Leslie et Fritz, ainsi que l’engagement de tous mes collègues Conseillers Présidents.

Je salue également l’engagement et la détermination du Premier ministre, le travail du gouvernement, l’implication de tous les acteurs nationaux et des partenaires internationaux, qui ont compris la nécessité d’unir nos efforts à ce tournant historique que traverse notre pays.

J’ai une pensée particulière pour nos frères et sœurs qui vivent en Haïti, qui dans leur chair et dans leur âme, subissent quotidiennement les violences des groupes criminels.

Je pense à toutes celles et ceux que les bandits ont contraints à fuir leur maison, aux enfants privés d’école, aux femmes victimes d’innombrables actes de violence et d’abus ; à toutes ces familles brisées, réduites à l’impuissance.

Nous devons combattre ces groupes criminels sans relâche, jusqu’à leur dernier retranchement, afin de redonner à notre population le droit de vivre en paix et avec dignité.

Je pense aussi à la jeunesse de ce pays, ces jeunes femmes et jeunes hommes qui, malgré l’insécurité et l’instabilité, continuent de rêver de bâtir leur avenir ici, chez eux, en Haïti. Ils méritent des signaux clairs que l’État est là pour eux. Des signes qui disent : l’espoir n’est pas mort. Les gangs n’auront pas raison de nous.

Je veux aussi saluer le secteur privé, qui, en dépit de l’adversité, persévère, continue de créer des emplois et de soutenir notre économie nationale.

Quand je parle du secteur privé, je parle du moteur de notre économie : des grandes entreprises formelles aux petits commerçants, paysans, artisans, créateurs, “madan sara”... entreprises de toutes tailles … Ils contribuent, chaque jour, à faire vivre notre pays.

Je salue également tous les membres de la communauté internationale qui n’ont jamais cessé de démontrer leur solidarité au peuple haïtien. Nous sommes reconnaissants de leur engagement à nous accompagner dans notre quête de paix, de développement durable, de démocratie. Leur soutien joue un rôle clé dans cette lutte que nous menons pour bâtir un avenir meilleur.

Nous n’oublions pas nos frères et sœurs de la diaspora, en particulier ceux qui traversent actuellement des moments difficiles. La diaspora est une FORCE pour le pays. Elle continue de soutenir des millions de familles ici, d’investir, et de participer activement à la vie économique et sociale. Leur intégration pleine et entière dans la vie nationale doit enfin devenir réalité.

Je m’incline avec respect devant les agents de la Police nationale, les soldats des Forces armées d’Haïti, ainsi que les membres de la force multinationale, tombés au combat contre les gangs. Hommage à leurs sacrifices. Ils méritent le respect de toute la nation.

J’exprime également toute ma gratitude, et applaudis le courage exceptionnel de ceux qui, encore aujourd’hui, restent mobilisés sur les lignes de front, pour défendre, au péril de leur vie, la population, pour protéger nos compatriotes. Les mots ne suffiront jamais pour les remercier. Nous leur devons une reconnaissance ÉTERNELLE.

Peuple haïtien,

Ce n’est un secret pour personne : je viens du secteur privé.

Cependant alors que je prends le maillet comme Coordonnateur du Conseil Présidentiel de Transition, je veux que cela soit clair pour tous : je suis ici pour servir TOUS les secteurs, TOUS les Haïtiens, SANS DISTINCTION, SANS PARTI PRIS.

Mon seul engagement, c’est envers la Nation.

Ma seule direction, c’est l’intérêt général.

En ce sens, dans le court laps de temps qui m’est imparti, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour assurer l’unité et une véritable cohésion au sein du Conseil. Car c’est seulement dans l’unité que nous pourrons agir efficacement et produire les résultats que le peuple attend.

Soyons clairs : le Conseil Présidentiel de Transition ne résulte pas d’une élection. Il est le fruit d’un accord politique ayant découlé de tout un processus de négociations. J’en profite pour remercier la CARICOM et tous les partenaires internationaux ayant contribué à ce processus.

Nous avons une feuille de route bien définie : rétablir la sécurité, réformer la constitution, relancer l’économie et... organiser des élections.

Nous devons éviter tout ce qui pourrait compromettre cette mission.

C’est pourquoi j’appelle à l’union sacrée de toutes les forces vives de la nation : partis politiques, syndicats, organisations de femmes et de jeunes, secteur religieux, secteur privé, société civile, paysans, médias, universités… Tous et toutes en général.

Dans cette optique, dès les premiers jours de coordination, je veux engager le dialogue avec tous les acteurs attachés à qui la justice, à la paix, et au respect des principes républicains.

Je rencontrerai des anciens présidents, des anciens Premiers ministres, des dirigeants politiques, des représentants de la société civile, des secteurs qui veulent véritablement faire avancer ce pays.

Je tendrai la main.

J’écouterai.

J’unirai.

L’ampleur des défis auxquels nous faisons face exige plus de solidarité, plus de sérénité, et surtout plus d’abnégation.

Encore une fois, rappelons-le : l’heure est grave.

C’est le moment d’agir.

Trop de sang a coulé. On a perdu trop de temps.

Unissons-nous pour offrir au peuple les résultats qu’il attend.

Chers Compatriotes,

Alors que nous entamons la dernière phase de la transition, la sécurité demeure notre priorité absolue.

À cet égard, j’en appelle aux forces de sécurité pour qu’elles intensifient leurs opérations.

Nous avons encore besoin de davantage de ressources : moyens logistiques, financement, personnel, pour faire face à ces groupes criminels, souvent liés à des réseaux transnationaux, qui menacent la stabilité de toute la région.

C’est pourquoi, tout en les remerciant, j’invite nos partenaires internationaux à renforcer leur appui:

  • envoyer plus de soldats ;

  • Offrir plus de formations ;

  • Soutenir le plaidoyer pour une force multinationale plus robuste,

Tout cela, dans le respect de notre souveraineté nationale et des droits humains.

Dans cette lutte contre les gangs, le désarmement est un élément fondamental. Il est urgent de mettre en place une politique de réinsertion pour ces enfants-soldats enrôlés par les gangs. Il faut leur offrir une alternative, plus saine, plus solide, en lieu et place des armes.

Je ne veux pas faire de belles promesses. Mais je vous garantis que je mettrai tout en œuvre pour obtenir des résultats concrets.

Mon rêve, c’est que chaque personne déplacée puisse enfin retourner chez elle, et que la vie reprenne pleinement dans chaque coin du pays.

Encore une fois, rappelons-le : l’heure est grave.

Il est venu le moment d’agir.

Trop de sang a coulé. On a perdu trop de temps.

Unissons-nous pour offrir au peuple les résultats qu’il attend.

Peuple haïtien,

Aujourd’hui, au-delà des structures, il faut rétablir l’autorité de l’État.

Il faut restaurer la bonne gouvernance.

Les défis auxquels nous faisons face sont liés à l’insécurité certes, mais ils sont aussi la résultante de notre manque de courage, d’un déficit de vision, de notre irresponsabilité.

Qu’est-ce qui nous empêche de mobiliser les ressources de l’État pour offrir à la population des services de base qu’elle mérite, comme la santé, l’éducation, les infrastructures, l’assainissement ?

Monsieur le Premier Ministre, je suis conscient de tous les efforts que vous déployez avec le Gouvernement. La situation n’est pas facile. Mais assumez pleinement vos responsabilités ! Sans émotion, sans favoritisme, en toute impartialité.

Aujourd’hui, nous avons besoin de résultats tangibles. Cela exige que les personnes compétentes soient placées là où elles doivent être.

Chaque ministre, chaque directeur général, chaque fonctionnaire doit se rappeler qu’il est au  service de TOUS les citoyens, sans distinction.

La méritocratie doit guider les recrutements et les nominations. Pas les petits arrangements entre amis, ni les calculs politiques.

Les jeunes femmes et hommes qui ont pris le temps d’aller à l’école, à l’université ou dans les centres de formation professionnelle doivent trouver un emploi, sans avoir à s’humilier, sans avoir besoin de marraine ou de parrain, sans être obligés de sacrifier leur dignité.

Encore une fois, rappelons-le : l’heure est grave.

Il est venu le moment d’agir.

Trop de sang a coulé. On a perdu trop de temps.

Unissons-nous pour offrir au peuple les résultats qu’il attend.

Toujours dans cette dynamique de bonne gouvernance, la presse, véritable quatrième pouvoir, a un rôle central à jouer.

Je tiens à saluer le travail de médias sérieux et responsables qui, malgré des conditions difficiles, continuent de faire leur devoir d’informer avec rigueur et professionnalisme.

Mais aujourd’hui, la désinformation fait rage. Il est devenu trop facile d’attaquer la vie et la crédibilité des personnes et des institutions, impunément.

Corriger ces dérives est essentiel, car elles constituent une menace pour la stabilité sociale, mais aussi un réel danger pour le bon déroulement des élections à venir.

La liberté de la presse est un pilier de la démocratie, et je m’engage à la protéger et garantir.

Mais cette liberté s’accompagne de responsabilités.

Nous avons besoin d’une presse libre, éthique, responsable, et à la hauteur des défis que traverse notre pays.

Nous n’avons pas besoin de davantage de confusion, ni d’un climat de suspicion permanente.

Il faut le dire clairement :Il est temps de réorganiser notre diplomatie,Pour qu’elle serve mieux les intérêts du pays ;Il est grand temps d’en finir avec l’impunité.La JUSTICE doit faire son travail.Toutes les institutions de contrôle doivent jouer leur rôle.Et nous devons faire de la transparence, de la redevabilité, de la rigueur et de l’efficacité nos boussoles.

Peuple haïtien,

Depuis un certain temps, nous ne créons pas de richesse.Une grande partie de la population vit dans une extrême précarité.Nous ne pouvons plus faire comme si nous ne voyions pas leurs souffrances, comme si leurs vies n’avaient aucune valeur.

Je me tiens devant vous aujourd’hui pour dire : ÇA NE PEUT PAS CONTINUER AINSI !Relancer l’économie pour réduire les inégalités sociales est une URGENCE.

Je demande au Gouvernement de lancer, sans délai, de grands chantiers capables de créer de nombreux emplois, notamment pour les plus vulnérables, et de poursuivre les programmes d’urgence afin que les parents vivant dans les camps puissent recevoir une aide, surtout à l’approche de la rentrée scolaire.

J’insiste sur la nécessité de soutenir l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes, et de créer de véritables opportunités d’emploi pour les jeunes diplômés.

En dépit de toutes les difficultés, Haïti reste un pays d’opportunités. Nous invitons nos partenaires à soutenir tous les secteurs et filières capables de créer de la richesse, en particulier dans le Grand Nord et le Grand Sud du pays. Nous pouvons négocier de nouveaux cadres de coopération économique gagnant-gagnant. L’université et la recherche doivent faire partie de notre stratégie de relance et de transformation économique. C’est aussi dans ces espaces que peuvent se construire les solutions durables pour notre pays. C’est là que commence le changement.

Comme vous le savez, les priorités de cette transition sont clairement définies. Nous n’avons pas beaucoup de temps. Nous ne pourrons pas entreprendre toutes les grandes réformes structurelles dont le pays a besoin.

Mais certains dossiers ne peuvent être remis à plus tard, car ils engagent directement l’avenir du pays : une éducation de qualité pour nos enfants, une formation professionnelle pour les jeunes, l’accès aux soins de santé pour tous, le développement du sport et de la culture – nous avons le devoir, et la responsabilité historique, de poser dès maintenant les bases de ces réflexions.

Il est important d’envoyer un signal fort et clair au peuple et à nos partenaires : nous avons une vision pour faire avancer ce pays.

Mesdames, Messieurs,

Nous prenons acte des efforts du Comité de pilotage de la Conférence nationale. Des voix se sont élevées dans plusieurs secteurs de la société pour réagir par rapport au texte de l’avant-projet de Constitution. Nous les entendons. Mais je le dis : ce n’est qu’ensemble, dans le dialogue, que nous pourrons redéfinir l’architecture de la gouvernance de notre pays.

Parallèlement, depuis le lancement officiel du processus électoral le 8 juillet 2024, le Conseil Électoral Provisoire a déjà franchi plusieurs étapes. Alors que nous concentrons encore nos efforts sur le rétablissement de la sécurité, je mise sur la conjuguaison des efforts de toutes les parties prenantes : instances étatiques impliquées dans le processus, partis politiques et toute la population haïtienne, avec le soutien de nos partenaires internationaux, afin d’organiser des élections permettant le retour à l’ordre institutionnel et constitutionnel.

Il est impératif de redonner enfin au peuple haïtien le droit de choisir ses dirigeants, d’avancer sur la voie de la stabilité, de la démocratie et du développement durable.

Encore une fois, rappelons-le : l’heure est grave.

Il est venu le moment d’agir.

Trop de sang a coulé. On a perdu trop de temps.

Unissons-nous pour offrir au peuple les résultats qu’il attend.

Mes frères et sœurs,

Je suis un citoyen haïtien authentique, et j’en suis fier.

J’ai eu la chance de visiter de nombreuses régions du pays, et de ressentir l’âme de cette terre.

Sur mon chemin, j’ai eu le privilège de rencontrer des femmes et des hommes de toutes les catégories sociales. J’ai vu dans leurs yeux la peur, la faim, l’exil forcé, la résignation... mais aussi l’amour qu’ils portent à ce pays, l’espoir que la situation changera.

Et c’est cela qui me donne la force de continuer à me battre et à m’engager encore davantage aujourd’hui.

C’est pourquoi, avec mes collègues du Conseil Présidentiel de Transition, et le chef du gouvernement, j’ai choisi de placer à cette phase de la transition sous le signe du courage et de l’espoir :

  • Le courage, pour prendre les décisions qui s’imposent ;

  • L’espoir, pour réconcilier le peuple avec l’État, pour restaurer la confiance dans la justice et dans l’avenir.

Je le dis avec humilité : je ne réussirai pas seul.

C’est dans l’unité que nous pourrons produire les résultats que le peuple attend.

Le temps des divisions est révolu.

Le moment est venu de rassembler nos forces, de mettre nos différences au service d’un seul objectif : sauver le pays.

Ensemble, œuvrons pour le retour de la sécurité.

Engageons-nous à restaurer la bonne gouvernance.

Travaillons à relancer l’économie.

Marchons ensemble vers les élections, pour retrouver le chemin de la stabilité, de la prospérité et du développement durable.


Vive Haïti. Vive la nation haïtienne.



 
 
 

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